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Photo du rédacteurLéa Angely

Comment dépasser l'étape de deuil ?

Dernière mise à jour : 16 oct. 2020


Salut à tous !

Tout d’abord, je voulais vous remercier pour les retours très positifs sur mon premier article, merci infiniment à tous ceux qui ont pris le temps de le lire !



Aujourd’hui nous allons traiter la notion de deuil.

Pour commencer, je vais parler du deuil lié à la mort. Ce qui suit peut également concerner le fait de perdre son travail, une rupture, un échec etc. mais à une moindre échelle bien-sûr.


Qu’est-ce que le deuil ? Comment vivre avec ?

Pourquoi est-ce une douleur universelle ?


Aujourd’hui, nous allons donc définir ensemble le deuil comme :

La perte définitive d’un être vivant, avec qui nous avions des liens d’attachements.


Pour comprendre cette réaction universelle, il faut d’abord saisir ce qu’est l'attachement, tout ce qu’il représente et à quel point il est présent dans nos vies.


LA THÉORIE DE L'ATTACHEMENT, C'EST QUOI ?


Remercions John Bowlby, qui est le premier à se pencher sur cette notion en écrivant 3 essais sur le sujet dans les année 70 et 80.



POUR EXPLIQUER CE PHÉNOMÈNE, PRENONS L'EXEMPLE D'UN BÉBÉ :


Comme vous avez dû le comprendre, le bébé a des besoins qui doivent être comblés (manger, dormir etc.) par le/les parents qu’on appelle figure d’attachement ou care-giver. Le care-giver répond à ces besoins en nourrissant le bébé au sein/au biberon.


À ce moment là, un lien se crée entre le bébé et sa figure d’attachement.

Le bébé est alors comblé dans son besoin d'être nourri et répond par un sourire, un rire et des bulles et/ou un retour au calme.

Ce geste procure une sensation de bien-être, répond aux besoins de protection et de calme de la figure d'attachement.


C’est ce qu’on appelle du renforcement positif, il consiste à renforcer le lien plus intensément. Se met donc en place un système vital que l’on nomme simplement “système d’attachement”.


On remarque d’ailleurs bien que ce phénomène n’a pas vraiment de lien biologique. Bien qu’une mère, dès la naissance, puisse développer certaines hormones qui la prédispose à s’attacher au bébé, cela ne change en rien le système d’attachement (exemple : cas de l'adoption).



Comment le système d’attachement se met-il en place ?


Pour ce faire, le bébé réagira avec des mécanismes comportementaux innés tels que les pleurs, s'agripper, sourire, échanger avec la figure d’attachement.

  • Si le care-giver ne répond pas aux appels, il y aura deux réactions :

- soit il continue d’activer ces mécanismes jusqu'à l’obtention d’une réponse.

- soit il se résigne, ce qui crée une brèche dans le lien d'attachement et dans son rapport à ses émotions.

  • Si le besoin est accompli, le bébé ressent un sentiment de sécurité et intègre que quelqu'un est bien présent pour lui, pour l’aider et le protéger.

C’est lors de cette confiance naissante que le système d’attachement se conjoint à ce qu’on appelle un système associé tout aussi important : le système de détachement / découverte du monde.


Plus la confiance s’installe, plus le sentiment de sécurité et de liberté sont grands, plus le bébé sera à l’aise pour évoluer et découvrir le monde.


Un bon attachement ne se juge pas en fonction du comportement de l’enfant avec son care-giver mais bien quand ce dernier est absent.


On peut dès lors mesurer la sociabilité, le confort, la facilité ou non pour lui d’aller vers les autres et de créer des liens avec les autres dans la sérénité.


En somme, notre capacité à nous détacher de nos figures d’attachements prouve la qualité de notre attachement.


Maintenant que nous avons compris comment nous nous attachons, nous allons voir...


POURQUOI IL EST DIFFICILE DE VIVRE LE DÉPART DÉFINITIF D'UN PROCHE (ou Care-Giver) ?


Si nous suivons la logique de toutes ces informations, le deuil est la perte d’une personne qui répondait à certains de nos besoins et réciproquement.

Notre sentiment de sécurité est remis en cause et déstabilise le psyché.


Les symptômes du deuil sont (liste non exhaustive) :


- hallucination (impression de voir le mort partout)

- situation de stress ("mais que vais-je faire sans lui/elle ?")

- hyper attention (être alerte à tout ce qui nous fait penser à lui/elle)

- rumination, culpabilité ("si j'étais intervenu(e) plus tôt", "si j’avais décroché", "si j'étais resté(e) avec lui/elle ce soir-là"...)

- perte d'appétit

- tristesse

etc.



QUE FAIRE POUR AIDER LES PERSONNES SOUFFRANT DE DEUIL ET MIEUX LE VIVRE (OU S'AIDER SOI-MÊME) ?


De toutes mes recherches, la seule réponse que j’ai trouvée c’est : rien.

Ne surtout pas intervenir.

Être un soutien émotionnel et une oreille attentive aux pics les plus violents de cette période est tout ce qu’il y a à faire.


Il faut savoir que la tristesse est très importante pour notre cerveau. Elle entraîne un ralentissement moteur et cérébral ainsi que des ruminations. Cela permet au cerveau de comprendre et de se réorganiser suite à un événement difficile.


L’Homme est obligé de passer par cette étape pour continuer à avancer. Néanmoins, le manque et le vide créés par la disparition ne disparaissent jamais vraiment, nous apprenons "juste" à l'accepter et à vivre avec.


Il y a évidemment des facteurs ralentissant cette étape :

  • Les décès prématurés (perdre un enfant, perte soudaine etc.) peuvent rendre le deuil plus difficile à concevoir et à accepter pour certaines personnes.

Le niveau d’attachement, la violence, les circonstances (meurtre, suicide, accident, maladie violente et rapide), la culture et les insécurités affectives peuvent vraiment ralentir le processus de deuil et laisser place à la colère, au déni, à l'incompréhension, l’incapacité de concevoir et d'accepter les événements.


Et des facteurs facilitant l'étape de l'acceptation :

  • Les croyances spirituelles et/ou religieuses aideraient les proches du défunt à mettre la personne décédée à sa place de mort (pratiquer des rituels tels que l'enterrement, la bénédiction, se recueillir sur une tombe, voir le corps etc.).

D'ailleurs, avoir pour croyance que tout ne s'arrête pas après la mort faciliterait le lâcher-prise et l’acceptation de l’entourage (paradis, réincarnation etc..).



QUAND FAIRE INTERVENIR UN TIERS OU UN PROFESSIONEL ?


Plusieurs indicateurs peuvent alerter quant à un besoin d’aide extérieure, tels que :

  • La personne endeuillée est incapable de s’occuper d’elle-même, de vivre correctement.

  • La personne endeuillée est incapable de continuer sa vie (plus ou moins) comme avant.

  • La dépendance à la personne disparue est nourrie et enferme la personne.

  • Tendance aux idées suicidaires.

  • (liste non exhaustive)

À ce stade le cerveau vit le deuil comme un stress post traumatique et à la fois une dépression. Si un ou plusieurs de ces facteurs apparaissent, il pourrait être approprié de communiquer sur le mal être et/ou de faire intervenir un professionnel.


Pour conclure, le deuil est une épreuve de la vie qui touche tout le monde, profondément.

Peu importe les origines, les genres, les cultures... c’est un processus propre à chacun. Il est long et très personnel, chaque relation est unique.


Bien que ce soit un événement très stressant et parfois étouffant, ne pas se juger, accepter sa tristesse, sa colère ou sa frustration et laisser le temps emporter la douleur sont les meilleures remèdes aux chagrins de toute une vie.


C’est une preuve que rien n’est plus fort pour les Hommes que le temps qui passe. Il est la seule clé pour guérir des plus grandes souffrances.


Même les sciences humaines, les avancées de la médecine sont impuissantes face à l'événement aussi marquant et tabou qu’est la mort.

 

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